Lieu d’exposition
/ Exhibition place
Biographie
François Prost est un photographe et graphiste parisien, né à Lyon en 1980. Il produit des séries photographiques sous forme d’inventaire, parcourant tantôt la France pour documenter les façades de discothèques, tantôt l’Amérique pour ses façades de clubs de striptease, ou encore la Chine pour ses répliques troublantes des villes patrimoniales européennes. Son travail a été publié dans des revues internationales telles que Le Sunday Times Magazine, Wired, Wallpaper, M le monde, AD, Süddeutschzeitung, Domus, National Geographic, City Lab et Slate et exposé au Palais de Tokyo, à la Galerie du jour Agnès B, Villa Noailles, aux rencontres d’Arles, à Paris Photo. Son travail a aussi fait l’objet de trois livres monographiques (After Party par Headbangers Publishing en 2018, Paris China par Hoxton Mini Press en 2020, et Gentlemen’s Club par Fisheye en 2021). En 2015, son projet After Party a été récompensé par le Fidal Youth Photography Award.
Démarche et œuvres exposées
After Party (2011-2018)
After Party propose un grand nombre de façades de boîtes de nuit françaises et belges photographiées en plein jour. Ces discothèques en zone périurbaine ou rurale se présentent sous un jour nouveau : les néons et autres composantes de l’ambiance nocturne sont remplacés par une réalité plus standard et moins pailletée. Un contexte plus vaste, caché et méconnu des fêtard·e·s, apparaît soudainement et avec bizarrerie. La série rend également hommage, avec humour et un brin de nostalgie, aux designs parfois surdécorés et aux codes visuels évoqués par ces lieux. François Prost offre un regard approfondi sur une typographie et sa contextualisation, où une enseigne, un simple nom ou encore un ornement, transforme la perception, le sens et l’esprit d’une construction ordinaire et sans fantaisie. Forme et fonction sont dissociées.
D’après Brown, Izenour et Venturi, les auteurs du livre culte Learning from Las Vegas (1977) qui prône un retour à l’ornementation et la complexité en architecture, l’enseigne constitue davantage la forme que le bâtiment. La décoration ponctuelle et incomplète de ces édifices est à l’image de la fête : un moment éphémère, artificiel et parfois frivole, offrant la possibilité de s’échapper momentanément de la réalité quotidienne.